Association Plastica / Galerie Itinerrance / Indira Tatiana Cruz : Concept des rencontres

Les rencontres programmées par l’association Plastica en partenariat avec la Galerie Itinerrance, se trouvent sous la direction de l’artiste et commissaire indépendant Indira Tatiana Cruz.

La finalité de ces rencontres qui auront lieu une fois par mois, est d’offrir au cours d’une soirée à des artistes confirmés et à des jeunes artistes, un espace d’exposition où ils pourront présenter des projets artistiques en fonction d’une thématique proposée. Les sujets abordés invitent à une réflexion sur l’actualité du monde, questionnent l’utilisation d’un médium ou l’expression d’une technique ou bien dévoilent tout simplement la sensibilité très intime et variée des artistes.

De plus, afin de commenter les projets des artistes exposés mais aussi dans le but d’aborder sous un autre angle les thèmes traités dans les soirées, les rencontres seront ouvertes également à des critiques confirmés ou en devenir, à des historiens d’art ou à des écrivains. En début de soirée, le critique ou l’écrivain introduira les rencontres par la lecture d’un court texte puis sera invité à finaliser et conclure l’événement par un commentaire sur les oeuvres
présentées.

Galerie Itinerrance
7bis, rue René Goscinny
75013 Paris
Direction
Mehdi Bencheikh
Micheline Girard
contact@itinerrance.fr
www.itinerrance.fr

Association Plastica
Siège Social
19 rue de Fontenay
92220 Bagneux
Président
Sylvain Luangvannasy

12 décembre 2007: Son, musique, une oeuvre plastique

























Présentation de la rencontre

Qu’appelons-nous une œuvre sonore ? S’agit-il d’une installation, d’une action ou d’une déambulation sonore ? Pourquoi fait-elle partie du domaine des arts plastiques ?

Cette nouvelle Carte Blanche propose de découvrir et partager cette forme d’expression avec trois artistes qui vont chacun « interpréter », « jouer » et « exposer » une pièce sonore et/ou musicale.



Commissaire: Indira Tatiana Cruz


Artistes sélectionnés

Jean Daniel Bécache: Nos voix
Anthony C : « Sans titre »
Nicolas Bralet: Géo-flottant (2)




Jean Daniel Bécache

Les soucoupes soniques

La thématique qui m’anime ici est celle des dialogues urbains fantasmés. La ville offre une multitude de plans, de sphères qui se chevauchent, se démasquent, s’appellent, sonores notamment. De multiples monologues que chacun d’entre nous reçoit, réorganise en soi, à son insu ou sciemment.

La benne à ordure chante l’amour, l’arrosoir est une mitraillette, on entend le passant penser « bonjour, je voudrais un divorce et une demi baguette svp », le ramassage du verre est une éruption volcanique qui noie la ville sous un flot d’écrevisses sifflant des formules de politesses : Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués.

La Ville est notre nature.

La Ville fabrique de l’homme.

Cette thématique de la symphonie intérieure m’a toujours intéressé, que ce soit associé à l’image ou non ; et je l’ai traité par le passé de manière plus baroque et musicale, parfois paysagiste. Le choix de l’installation, c’est celui de donner à entendre un autre espace dans l’espace de la galerie. Le son comme sculpture à géométrie variable, les yeux étant libres de se poser, ou non, sur eux même.



NOS VOIX

Le projet que je propose ici est plus spécialement orienté vers les voix, dans une démarche assez brute : souffles présents, mixage approximatif, etc…

L’installation est des plus simples : quelques objets diffusant chacun une bande son en boucle ; parmi ces objets, trois miroirs.

Il s’agit d’un artisanat vocal au miroir. Lorsque nous nous maquillons le matin, nous rasons, furtivement nous mirons dans l’ascenseur, happés par notre image, des voix remontent à notre conscience. Inorganisées, écumantes. L’attention portée aux yeux par le mental dégage l’oreille intérieure. C’est cet affleurement que je donne ici à entendre, dans une facture artisanale qui dit la simplicité première dans laquelle nous trouve toujours toute voix nous atteignant. Alors se mêlent les voix intimes et publiques, l’amour et la politique.

Allez Voter 1’53
Les élections sont des pièges à sons. La preuve.

Homélie au souffle 1’15
« Que tout souffle loue le Seigneur ». Sentir le souffle du Verbe, celui organique de la vie malade, mêlés au notre par l’intermédiaire du tuyau d’un masque respiratoire.

Dormir accompagné 2’30
Confession amoureuse baroque, avec Rocco Siffredi
Confronter l’intime de la blessure amoureuse, avec le discours d’un professionnel de l’amour.

Eau chaude Eau froide 58’’
Dans ce Haiku de salle de bain, je demandais à l’eau pourquoi j’avais deux oreilles. Elle me répondait.

L’aspirateur 2’
Travail documentaire à partir d’une lettre réelle de démarchage.

Lipati Mairie 4’40

Travail documentaire à partir de la voix de synthèse proposée par le site de la ville de Paris pour les malvoyants.

Au piano, Dinu Lipati, grand pianiste roumain.

Anthony C

« Sans titre »

Artiste sonore

Issu de l’univers des arts plastiques, Anthony Carcone s’est très tôt perverti à l’art sonore.
Sa démarche investie les technologies du son, dans un rapport qui relève bien plus que du simple emprunt au détour d’un outil. Pirate de grand chemin, il a commis de notables forfaits sur scène et aussi sur la toile.
Depuis quelques années, Anthony Carcone s’est distingué sur la scène de la musique improvisée, notamment lors de performances avec le collectif Brocante Sonore, mais aussi à travers ses rencontres et croisements avec d’autres formes artistiques : poésie, danse, cinéma…

Nicolas Bralet

Géo-flottant (2∞)


























Compositeur et artiste plasticien, Nicolas Bralet joue des notions de distances et de mesures dans ses dispositifs ou concerts installés.

Intervenir dans le lieu pour le mettre en son, ou dans le son pour le mettre en espace.

Mettre en mouvement un espace physique ou mental en orchestrant divers procédés: questionner par exemple la place du public.

Aborder le travail non comme un résultat mais comme une succession d’évènements qui font paysage.

Le son serait-il ce qui me permet d’entendre le temps mis à l’épreuve ?

Le visuel serait-il le témoignage, les restes de cette épreuve ?


Géo-flottant (2∞)*

 

Au centre de la galerie un périmètre de jeu: le microcosme d'un "apprenti sorcier". À partir de là une succession de déplacements installe des territoires sonores et offre une nouvelle géographie sous les "imaginerrances de Dame Météo".

*Avec la participation de Lara Vignère, (Dame Météo) et d'un coeur de terre improvisé.
Et la collaboration du Laboratoire de Recherche en Art Audio Locus Sonus.
 

Indira Tatiana Cruz, Artiste plasticienne et Commissaire indépendante

Artiste plasticienne, je mène également une activité en tant que commissaire indépendante depuis 2000.
La première exposition collective significative je l’ai conçue et organisée en 2003 : « 202, rue de Rivoli ». L’exposition réunissait 10 artistes de 5 nationalités différentes autour du thème du passage.
« 202, rue de Rivoli » a eu lieu à l’Hôtel Clarion Saint James et Albany et exaltait l’image en mouvement. Il y a eu des œuvres de vidéo, des performances, des projections numériques et en super 8, des diaporamas et de la photographie.
Néanmoins c’est avec Vidéo’appart 2006, une manifestation itinérante au cœur de Paris qui a pour objectif de promouvoir l’art vidéo, que j’ai pu approfondir l’exercice du commissariat. La préparation a prit plus d’un an et j’ai pu m’entourer d’une équipe solidaire et motivée.
Actuellement je prépare la deuxième édition de Vidéo’appart, qui aura lieu du 26 mars au 13 avril 2008. Plusieurs partenaires nous ont déjà rejoint, notamment la Fnac Digitale, La Maison des arts de Bagneux, la Galerie Itinerrance et la Galerie Léclectic en Nouvelle Calédonie.
Toujours dans le but de répondre à des questions plastiques qui proviennent de ma propre démarche artistique, je propose ponctuellement des événements éphémères tel que les rencontres qui auront lieu dans la Galerie Itinerrance.


Commissaire d’expositions

2008 Maison des arts de Bagneux. Evenements artistiques en rapport avec l’exposition « De 68 à nos jours, la révolution des arts visuels ». Bagneux
2008 Vidéo’appart session 2008. Exposition Internationale de Vidéo. Paris, Nouvelle Calédonie.
2008 Itinerrance. Rencontres : artistes plasticiens, critiques, historiens d’art et écrivains. Paris
2007 Itinerrance. Rencontres : artistes plasticiens, critiques, historiens d’art et écrivains. Paris
2006 Vidéo’appart. Exposition Internationale de Vidéo. Paris
2005 2è étage. Exposition personnelle. Paris
2004 RDV. Exposition personnelle. Paris
2003 202 rue de Rivoli. Exposition collective internationale. Paris2000 Biodégradable. Exposition personnelle. Boulogne Billancourt

Contact
indiratcruz@hotmail.com

Lieu




Galerie Itinerrance
7bis, rue René Goscinny
75013 Paris
Direction
Mehdi Bencheikh
Micheline Girard
contact@itinerrance.fr
http://www.itinerrance.fr/

Des images de la soirée: Vidéo, une expression poétique

Francesca Zappia: présentation de la thématique de la soirée




























Mélancolie d'Ellida: Vidéo de Virginie Foloppe























Sols/citys: Vidéo de Frédérique Chauveaux











































































Projection Bleue: vidéo de Romain Pradot






























































































Au coin de la rue: vidéo de Tatiana Cruz


























































Cerca de mi, vidéo du goupe Lemeh 42







































A Victor Balthasar, une vidéo de Frédéric-Charles Baitinger et Julien Spianti


























































Intervention de Jean Yves Surville-Barland























































































Commissaire d'exposition: Indira Tatiana Cruz


8 novembre 2007: Vidéo, une expression poétique



















Présentation de la rencontre

Pour cette deuxième rencontre les artistes ont été invités à proposer une vidéo au caractère incontestablement poétique.

Durée moyenne des vidéos : 6 minutes.


Commissaire: Indira Tatiana Cruz


Artistes sélectionnés

Les artistes sélectionnés ont été choisis par la qualité de leur vidéo, la pertinence de leur projet et le déploiement d’une forte sensibilité plastique.

Frédéric-Charles Baitinger et Julien Spianti : A Victor Balthasar

Frédérique Chauveaux : Sols/citys

Tatiana Cruz : Au coin de la rue

Virginie Foloppe : La mélancolie d’Ellida

Lemeh 42 : Cerca de mi

Romain Pradot : Projection Bleue


Intervenants

Cette soirée au timbre poétique sera présenté par Francesca Zappia et se poursuivra par la lecture occasionnelle de plusieurs poèmes de Jean Yves Surville-Barland.


Partenaire : www.le6emesens.net

Présentation de la Carte Blanche du 8 novembre et lecture d’un poème de Jean Yves le dimanche 4 novembre à midi.

Le 6ème sens est une émission de radio qui est diffusée tous les dimanche sur VivreFM (93.9) de 12h05 à 13h05, mais aussi sur internet de 21h05 à 22h05.



Description des vidéos


Frédéric-Charles Baitinger et Julien Spianti

A Victor Balthasar









Vidéo, 2007, 4 mn 20

Paris, au petit matin, s'aborde comme un rivage où la seine, pendant la nuit, est venue déposer son fardeau; tout ce qui sur elle flotte, sans attache, et se laisse porter par ses courants. Victor Balthasar existe et n'existe pas. Il est la victime inconnue à qui d'autres ont donné un nom. Le témoignage que nous lui rendons est une invocation. Une prière faite à la ville pour qu'elle vienne le reprendre et le porter ailleurs – vers un autre jour sans marée ni tempête. Là où l'eau et les pavés se mèlent sans heurt comme deux bouches savent parfois méler leur salive.



Frédérique Chauveaux

Sols/citys

New York side walks












Vidéo, 2007, 6 mn

« New York side walks » fait partie d’un projet à long terme qui se propose d’explorer l’identité de grandes villes (à ce jour Paris/New York) en s’attachant à n’en filmer que les sols.

Si nos villes aujourd’hui tendent vers un modèle de plus en plus commun, pratique, fonctionnel, bref à s’uniformiser, les plus anciennes d’entre elles dégageront néanmoins toujours un rythme, un battement, une tension, qui leur est propre et qui prend source dans leur histoire et celle de leurs habitants.

Le corps dans la ville, la ville comme un corps, le béton comme une peau avec ses rides, ses taches, ses accidents et juste en dessous, la vie qui cherche à reprendre ses droits, courant dans ses veines dont témoignent ces irruptions soudaines en des lieux souvent inhospitaliers pour elles de petites plantes qui viennent en crever la surface.

Telle une archéologie au présent, les restes, les rebuts (un soulier ici, un gant là) dégagent une nostalgie, une poésie incertaine faisant appel à notre imaginaire et nous parlent de ses habitants.


Tatiana Cruz 

Au coin de la rue












Vidéo, 2005, 4 mn

Déambulation nocturne, mélancolie du temps qui passe, souvenir de ceux qui nous sont chers.



Virginie Foloppe

La mélancolie d’Ellida











Vidéo, 2007, 4 mn 44

« Le Je-miroir figure un aspect extrême de la mélancolie : il ne s’appartient pas, il est pure dépossession ».

J. Starobinski, La mélancolie au miroir

« Visage du présent. Visage du passé.

Un voile les sépare. Un rideau humide.

L’œil encore brouillé, d’une larme ancienne

Mélancolie. Mélancolie ».

E. Jabès, Le seuil

La mélancolie d’Ellida présente un personnage féminin issu de la pièce d’Ibsen La dame de la mer. Ellida souffre d’une double perte, son amant et son petit garçon mort peu de temps après sa naissance. Le deuil devient alors mélancolie. Dédoublée, Ellida perd son visage. Mais au cœur de ce manque à être, elle devient une artiste. La vidéo devient alors un « art poétique » si l’on considère comme Parmenide que poésie vient du grec « création », et qu’elle est l’art qui fait passer du non-être à l’être. Ellida confrontée à un double deuil interminable sombre dans la mélancolie, fille du non-être, mais crée sur le lieu de sa disparition identitaire une œuvre.


Lemeh 42

Cerca de mi







Vidéo, 2007, 4 mn 40

C’est à l’occasion de ses 25 ans d’existence que la galerie Cartel (Granada, Espagne) nous a demandé de réaliser cette vidéo.

Ce travail a été développé sous une journée fantastique à travers les plus importantes œuvres de la galerie.

Les deux protagonistes (Michel Santini et Lorenza Paolini) se cherchent dans leurs fantaisies, dans une époque lointaine, pour finalement se retrouver dans la même réalité. Les magnifiques tableaux des peintres russes et espagnols sont le cadre idéal d’une promenade citadine où les mots sont faits pour voler. Le cache-cache est joué dans un studio où un des protagonistes nous suggère de rester silencieux afin de ne pas être découvert.


Romain Pradot

Projection Bleue














Vidéo, 2007, 6 mn 36

C’est l’histoire d’un être humain, ou plutôt d’un être aquatique. Comme la baleine échoue sur la plage et se meurt, lui échoue dans notre monde urbain. Un monde fait de béton et de lignes droites où l’eau est un néant. Sans elle, il s’asphyxie et il ne peut se mouvoir librement. Le fantasme et l’imaginaire sont alors un moyen de faire émerger un environnement propice à sa survie : une immensité aquatique.

Son histoire est la métaphore d’un décalage permanent. C’est aussi celle de nos impossibilités couplées de nos désirs profonds.

L’être humain est un être de pensée, un être de projection – il aime le cinéma, son eau est le noir dans lequel il aime se plonger.



Intervenants : Francesca Zappia et Jean Yves Surville-Barmand

Francesca Zappia

Jeune critique et curatrice

Diplômée en Histoire de l'art et Conservation des Biens Culturels à l'Université de Venise, elle fait partie de la nouvelle promotion du Master de Paris IV « L'art contemporain et son exposition » sous la direction de Serge Lemoine, Président du Musée d'Orsay.

Elle a collaboré avec le Castello di Rivoli – Museo d'arte contemporanea de Turin et le Centre Georges Pompidou, et travaillé avec l'association « Sculptures au Palais Royal » à l'organisation d'expositions en plein air dans les jardins du Palais Royal.

Par ailleurs, elle se consacre à l'écriture, collaborant avec un site d'art contemporain et un magazine en Italie.




Jean Yves Surville-Barmand

Enseignant en Lettres Modernes et Chercheur en philosophie esthétique

Jean-Yves réalise actuellement un travail de recherche sur Kant et Hegel. Il est également depuis quelques mois, membre de la vénérable Société des poètes français.


Fable

Réinventer un corps de femme
L’animer de regards, d’élans ou d’appétits sensuels
Susciter au bout des doigts, au creux des mots insus
Echangés et ourdis
L’immémoriale complicité des hommes et des femmes
Et du Désir nu


Redécouvrir, Herméneute, docile ou blessé
L’arène spéculaire, les sourires entendus et l’étreinte furtive des regards échangés
Redécouvrir les mots et les jeux : l’alphabet de l’Amour
Œuvrer, nocturne, inlassable, à la fraternité des jours
Et proclamer chaque jour, à la face de ce temps
Le redoutable honneur d’être homme, fier et vivant

Juillet 2006