8 novembre 2007: Vidéo, une expression poétique



















Présentation de la rencontre

Pour cette deuxième rencontre les artistes ont été invités à proposer une vidéo au caractère incontestablement poétique.

Durée moyenne des vidéos : 6 minutes.


Commissaire: Indira Tatiana Cruz


Artistes sélectionnés

Les artistes sélectionnés ont été choisis par la qualité de leur vidéo, la pertinence de leur projet et le déploiement d’une forte sensibilité plastique.

Frédéric-Charles Baitinger et Julien Spianti : A Victor Balthasar

Frédérique Chauveaux : Sols/citys

Tatiana Cruz : Au coin de la rue

Virginie Foloppe : La mélancolie d’Ellida

Lemeh 42 : Cerca de mi

Romain Pradot : Projection Bleue


Intervenants

Cette soirée au timbre poétique sera présenté par Francesca Zappia et se poursuivra par la lecture occasionnelle de plusieurs poèmes de Jean Yves Surville-Barland.


Partenaire : www.le6emesens.net

Présentation de la Carte Blanche du 8 novembre et lecture d’un poème de Jean Yves le dimanche 4 novembre à midi.

Le 6ème sens est une émission de radio qui est diffusée tous les dimanche sur VivreFM (93.9) de 12h05 à 13h05, mais aussi sur internet de 21h05 à 22h05.



Description des vidéos


Frédéric-Charles Baitinger et Julien Spianti

A Victor Balthasar









Vidéo, 2007, 4 mn 20

Paris, au petit matin, s'aborde comme un rivage où la seine, pendant la nuit, est venue déposer son fardeau; tout ce qui sur elle flotte, sans attache, et se laisse porter par ses courants. Victor Balthasar existe et n'existe pas. Il est la victime inconnue à qui d'autres ont donné un nom. Le témoignage que nous lui rendons est une invocation. Une prière faite à la ville pour qu'elle vienne le reprendre et le porter ailleurs – vers un autre jour sans marée ni tempête. Là où l'eau et les pavés se mèlent sans heurt comme deux bouches savent parfois méler leur salive.



Frédérique Chauveaux

Sols/citys

New York side walks












Vidéo, 2007, 6 mn

« New York side walks » fait partie d’un projet à long terme qui se propose d’explorer l’identité de grandes villes (à ce jour Paris/New York) en s’attachant à n’en filmer que les sols.

Si nos villes aujourd’hui tendent vers un modèle de plus en plus commun, pratique, fonctionnel, bref à s’uniformiser, les plus anciennes d’entre elles dégageront néanmoins toujours un rythme, un battement, une tension, qui leur est propre et qui prend source dans leur histoire et celle de leurs habitants.

Le corps dans la ville, la ville comme un corps, le béton comme une peau avec ses rides, ses taches, ses accidents et juste en dessous, la vie qui cherche à reprendre ses droits, courant dans ses veines dont témoignent ces irruptions soudaines en des lieux souvent inhospitaliers pour elles de petites plantes qui viennent en crever la surface.

Telle une archéologie au présent, les restes, les rebuts (un soulier ici, un gant là) dégagent une nostalgie, une poésie incertaine faisant appel à notre imaginaire et nous parlent de ses habitants.


Tatiana Cruz 

Au coin de la rue












Vidéo, 2005, 4 mn

Déambulation nocturne, mélancolie du temps qui passe, souvenir de ceux qui nous sont chers.



Virginie Foloppe

La mélancolie d’Ellida











Vidéo, 2007, 4 mn 44

« Le Je-miroir figure un aspect extrême de la mélancolie : il ne s’appartient pas, il est pure dépossession ».

J. Starobinski, La mélancolie au miroir

« Visage du présent. Visage du passé.

Un voile les sépare. Un rideau humide.

L’œil encore brouillé, d’une larme ancienne

Mélancolie. Mélancolie ».

E. Jabès, Le seuil

La mélancolie d’Ellida présente un personnage féminin issu de la pièce d’Ibsen La dame de la mer. Ellida souffre d’une double perte, son amant et son petit garçon mort peu de temps après sa naissance. Le deuil devient alors mélancolie. Dédoublée, Ellida perd son visage. Mais au cœur de ce manque à être, elle devient une artiste. La vidéo devient alors un « art poétique » si l’on considère comme Parmenide que poésie vient du grec « création », et qu’elle est l’art qui fait passer du non-être à l’être. Ellida confrontée à un double deuil interminable sombre dans la mélancolie, fille du non-être, mais crée sur le lieu de sa disparition identitaire une œuvre.


Lemeh 42

Cerca de mi







Vidéo, 2007, 4 mn 40

C’est à l’occasion de ses 25 ans d’existence que la galerie Cartel (Granada, Espagne) nous a demandé de réaliser cette vidéo.

Ce travail a été développé sous une journée fantastique à travers les plus importantes œuvres de la galerie.

Les deux protagonistes (Michel Santini et Lorenza Paolini) se cherchent dans leurs fantaisies, dans une époque lointaine, pour finalement se retrouver dans la même réalité. Les magnifiques tableaux des peintres russes et espagnols sont le cadre idéal d’une promenade citadine où les mots sont faits pour voler. Le cache-cache est joué dans un studio où un des protagonistes nous suggère de rester silencieux afin de ne pas être découvert.


Romain Pradot

Projection Bleue














Vidéo, 2007, 6 mn 36

C’est l’histoire d’un être humain, ou plutôt d’un être aquatique. Comme la baleine échoue sur la plage et se meurt, lui échoue dans notre monde urbain. Un monde fait de béton et de lignes droites où l’eau est un néant. Sans elle, il s’asphyxie et il ne peut se mouvoir librement. Le fantasme et l’imaginaire sont alors un moyen de faire émerger un environnement propice à sa survie : une immensité aquatique.

Son histoire est la métaphore d’un décalage permanent. C’est aussi celle de nos impossibilités couplées de nos désirs profonds.

L’être humain est un être de pensée, un être de projection – il aime le cinéma, son eau est le noir dans lequel il aime se plonger.



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